D’Erin Brockovich, on connaît tous le film éponyme de Steven Soderbergh qui a valu à Julia Roberts l’Oscar de la meilleure actrice en 2001. Certains ont peut-être aussi vu la série Rebel diffusée l’an dernier sur Disney+ consacrée à l’avocate et militante antipollution. Mais sur quelle substance toxique portait le scandale sanitaire et environnemental qu’elle a révélé en 1993 ? Je l’avoue, malgré les quinze épisodes écrits depuis le début de cette obsession (lire l’épisode 1, « Pollutions locales, impunité totale »), je l’avais oublié. Jusqu’à ma rencontre avec Christian Quelard. Ce professeur de mathématiques à la retraite vit à Méan-Penhoët, un quartier ouvrier de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, proche des chantiers navals d’où sont sortis le France, le Normandie et tant de paquebots célèbres. Il milite aux côtés d’autres personnages déjà rencontrés au cours de cette série, à commencer par Marie-Aline Le Cler, la présidente de l’association antipollution de la ville voisine, Donges (lire l’épisode 4, « Les justiciers du gaz »). Ensemble, ils luttent contre les industriels responsables de la contamination de leur coin : Yara (lire l’épisode 11, « Yara dégoûte »), Guy Dauphin Environnement (lire l’épisode 12, « Les déchets flippants de Guy Dauphin Environnement ») et tant d’autres (lire l’épisode 3, « Bienvenue à Seveso-sur-Loire »).
Depuis plus de six ans, une substance chimique occupe la vie, l’esprit et les classeurs de Christian Quelard : le chrome VI, dit aussi « chrome hexavalent ». Voilà donc le nom de ce composé chimique dénoncé par l’autodidacte Erin Brockovich. Doté de capacités de brillance et

En 2015, les habitants de Méan-Penhoët ont appris que le groupe Rabas, un sous-traitant d’Airbus, comptait installer dans le quartier une nouvelle usine, baptisée « Rabas Protec », qui émettrait du chrome VI dans l’air. Une nouvelle substance cancérogène à respirer, qui s’ajouterait à toutes les autres émises dans le coin. Une nouvelle substance cancérogène à respirer pour des riverains déjà bien plus frappés par le cancer que le reste des Français. Et tout ça,