Février 2001, à l’aube du XXIe siècle, dans un avion au-dessus de l’Atlantique, direction Porto Alegre, au Brésil. Yannick Jadot tombe sur Francine Bavay, alors secrétaire nationale adjointe et porte-parole des Verts « Il m’a tenue debout dans l’avion pendant plus d’une heure ! Il avait plein de choses à dire. Il vantait ses capacités de militant, ses coups d’éclat. J’étais une personne intéressante à convaincre de son savoir-faire. Il était déjà très ambitieux », se souvient-elle vingt ans plus tard, alors qu’elle a quitté le parti (devenu Europe Écologie - Les Verts) « sur la pointe des pieds » et que son interlocuteur d’alors est aujourd’hui candidat à la présidence de la République.
Dans cet avion, Yannick Jadot, frais trentenaire, continue à tisser son réseau. Depuis 1995, il travaille à Solagral (Solidarités agricoles et alimentaires), une ONG qui fournit aux syndicats agricoles et aux associations des outils d’analyse et de compréhension de l’impact des politiques en matière d’agriculture sur les pays en développement. « Un acteur intellectuel sur les questions de mondialisation et d’agriculture, de technologies, d’OGM », résume Arnaud Apoteker, ancien monsieur OGM de Greenpeace qui croise Yannick Jadot en voyage d’études et le trouve alors « intelligent et stratège ». C’est Laurence Tubiana, la patronne, future cheville ouvrière de l’accord de Paris sur le climat de 2015 et actuelle directrice de la Fondation européenne pour le climat (ECF), qui l’a embauché.