C’était un moment attendu et François Hollande l’avait préparé. Quand il est arrivé à la barre de la cour d’assises spéciale ce mercredi après-midi, il a posé devant lui ses notes. L’exposé a été clair, direct, formulé avec soin. « En âme et conscience, j’ai toujours eu toutes les informations sur la gravité de la menace, sur son ampleur, sur ce qu’était la réalité de Daech, les atrocités qui étaient commises. Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour pouvoir suivre, traquer ces individus, y compris les frapper là où ils étaient. Mais nous n’avions pas l’information qui aurait été décisive. »
Non, a-t-il dit, la France n’a pas commis de faute dans la prévention des attaques. « Chaque jour, nous étions sous la menace, nous savions qu’il y avait des opérations qui se préparaient, qu’il y avait dans le flux des réfugiés des individus placés là pour tromper la vigilance, qu’il y avait des chefs en Syrie pour préparer les attentats. Mais nous ne savions pas où, quand, ni comment ils allaient nous frapper. » L’ex-président socialiste a souligné que prévenir les attentats ne pouvait être automatique et permanent. « Quand il y a un attentat, comment dire que nous avons eu satisfaction ? Il y a forcément un échec… Mais combien d’attentats sont déjoués ? J’ai été exigeant à l’égard des services, je sais ce que ça peut représenter de difficultés. Sachez bien que ces services ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour identifier, repérer, neutraliser. »
Non, a-t-il dit, la France ne s’est pas attirée les foudres d’un groupe armé étranger, l’État islamique (EI), en déclenchant des frappes contre elle, comme l’accusé Salah Abdeslam l’a déclaré à l’audience.