Tout l’été, « Les Jours » vous plongent dans un autre monde, celui de la justice française de 1973. Du lundi au vendredi à midi, nous publions des extraits des minutes correctionnelles du tribunal de grande instance de Paris d’il y a tout juste un demi-siècle. Un regard sur les délinquants du passé avec les mots de l’époque (lire l’épisode 1, « La délinquance, c’était mieux avant ? »). En accès libre.
«Prévenu : Antoine Boieldieu, né le 29 octobre 1932 à Bourg-en-Bresse, dans l’Ain, divorcé, quatre enfants, traducteur, demeurant 3, rue de Reims à Maisons-Alfort, dans le Val-de-Marne, de nationalité française.
Attendu qu’il résulte des documents de la cause et des débats qu’à Paris, le 29 juillet 1973, Boieldieu a soustrait frauduleusement une valise au préjudice de la dame Maurin née Volmer ; attendu qu’il résulte également des mêmes documents qu’à Paris, sachant qu’il était dans l’impossibilité absolue de payer, le nommé Boieldieu Antoine s’est fait attribuer une chambre et l’a effectivement occupée du 14 au 18 juillet 1973 à l’hôtel Adriatique, puis du 19 au 22 juillet 1973, une chambre à l’hôtel Moderne, et une autre chambre du 29 au 30 juillet 1973 à l’hôtel De Villas. Attendu que le prévenu reconnaît les faits ; qu’ainsi la prévention est justifiée à son encontre, qu’il existe cependant en la cause des circonstances atténuantes en faveur de Boieldieu ; que d’autre part, ce dernier n’a jamais subi de condamnation à l’emprisonnement pour crime ou délit de droit commun, que les renseignements recueillis sur son compte ne sont pas défavorables, qu’il paraît digne d’indulgence.
Le tribunal déclare le nommé Antoine Boieldieu convaincu et coupable des délits de vol et filouterie d’hôtel, condamne le nommé Boieldieu Antoine à trois mois d’emprisonnement avec sursis et à 500 francs d’amende. »