Tout l’été, « Les Jours » vous plongent dans un autre monde, celui de la justice française de 1973. Du lundi au vendredi à midi, nous publions des extraits des minutes correctionnelles du tribunal de grande instance de Paris d’il y a tout juste un demi-siècle. Un regard sur les délinquants du passé avec les mots de l’époque (lire l’épisode 1, « La délinquance, c’était mieux avant ? »). En accès libre.
«Prévenu : Rachid Ahmidach, né le 17 août 1939 à Akbou, en Algérie, célibataire, sans enfant, cuisinier, demeurant 9, avenue Victor Cresson à Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine, actuellement détenu à la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne, de nationalité française.
Attendu que par ordonnance de l’un des juges d’instruction de ce siège, en date du 18 juillet 1973, Ahmidach a été renvoyé devant ce tribunal sous la prévention d’avoir, à Issy-les-Moulineaux, le 5 mars 1973, menacé verbalement sous condition, la dame Coupe Ingrid, en disant : “Si tu me demandes de quitter la chambre, je mettrai de l’essence et ensuite le feu.”
Attendu qu’Ahmidach sollicite du tribunal une mesure d’expertise psychiatrique ; attendu que maître Dumont Meunier, son conseil s’associe à cette demande ; attendu que le ministère public s’en rapporte à la décision du tribunal ; attendu, en effet, qu’Ahmidach ne paraît pas jouir de la plénitude de ses facultés mentales ; qu’il échet de le soumettre à un examen médical.
Le tribunal commet le docteur Martimor en qualité d’expert avec mission d’examiner le prévenu et de dire si, au moment des faits qui lui sont reprochés, Ahmidach se trouvait en état de démence ou si sa responsabilité pénale pouvait être considérée comme entière ou atténuée. Dit que l’expert dressera un rapport motivé qu’il déposera au greffe de cette chambre avant le 5 octobre 1973. »