Tout l’été, « Les Jours » vous plongent dans un autre monde, celui de la justice française de 1973. Du lundi au vendredi à midi, nous publions des extraits des minutes correctionnelles du tribunal de grande instance de Paris d’il y a tout juste un demi-siècle. Un regard sur les délinquants du passé avec les mots de l’époque (lire l’épisode 1, « La délinquance, c’était mieux avant ? »). En accès libre.
«Prévenu : Poignant Henri, né le 30 décembre 1934 à Fère-Champenoise, dans la Marne, marié, deux enfants, ouvrier, demeurant 3, rue Youri Gagarine à Colombes, dans les Hauts-de-Seine, de nationalité française.
Attendu que Poignant Henri est prévenu d’avoir, sur le territoire français, à Paris le 23 décembre 1971, conduit un véhicule à moteur sous l’empire d’un état alcoolique. Attendu que le prévenu a été interpellé à la suite d’une infraction au Code de la route. Attendu que l’état alcoolique du prévenu est caractérisé par la présence dans le sang d’un taux d’alcool pur de 3,00 grammes par litre de sang ; que les vérifications médicales, cliniques et biologiques, effectuées conformément aux prescriptions légales et réglementaires, confirment que le prévenu se trouvait sous l’empire d’un état alcoolique alors qu’il conduisait un véhicule à moteur. Attendu que la prévention se trouve ainsi établie. Attendu que le prévenu reconnaît les faits et sollicite l’indulgence du tribunal. Attendu qu’il existe en la cause des circonstances atténuantes.
Le tribunal déclare Poignant Henri coupable des faits qui lui sont reprochés. En répression, le condamne à huit mois d’emprisonnement avec sursis et à 500 francs d’amende ; ordonne la suspension du permis de conduire pour une durée de dix-huit mois. »