«J’ai été réglo, honnête, comme je l’ai toujours été dans le cadre de mes fonctions. » Ainsi se défend Alexandre Benalla à la barre du tribunal, après déjà sept heures d’audience. Mais depuis le début de l’après-midi de ce jeudi 16 septembre, il peine à convaincre. Lorsqu’il n’est pas débout face aux magistrats, il est assis face à François-Xavier Lauch, l’ancien chef de cabinet d’Emmanuel Macron, qui s’est porté partie civile au procès. La présidente fait venir l’un et l’autre alternativement à la barre ; pour une confrontation tendue. Tout sépare les deux hommes : le haut fonctionnaire et énarque, posé, économe de ses mots, et l’ex-chargé de mission volubile, sur la défensive, parfois éruptif. En ce début de soirée, Alexandre Benalla se balance d’une jambe sur l’autre, visiblement fatigué, voire agacé. À court d’arguments, aussi. « C’est ma parole face à trois personnes : le chef de cabinet du président de la République, son directeur de cabinet et le secrétaire général de l’Élysée. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse face à ces gens-là ? S’ils ont décidé que je suis un menteur, je suis un menteur… », lâche-t-il.
La présidente, Isabelle Prévost-Desprez, a dédié l’audience aux deux passeports diplomatiques qu’Alexandre Benalla a continué à utiliser après son licenciement de l’Élysée, le 20 juillet 2017, pour voyager au Maroc, en Turquie, au Tchad ou aux Bahamas.