Liberté d’expression, violence politico-religieuse, relations diplomatiques internationales, principes éducatifs, cohabitation des cultures dans la société française : le procès des attentats de janvier 2015 et ses effets collatéraux ont déjà posé ou imposé de grands sujets contemporains dans le débat. Il en manquait un, celui du coronavirus. Il est arrivé par le biais de l’accusé Ali Riza Polat, qui a contracté le Covid-19 fin octobre et dont l’absence a entraîné plus d’un mois de suspension d’audience. Le procès doit finalement reprendre ce mercredi 2 décembre, après un nouvel examen médical pourtant pas totalement concluant. « Même si la situation médicale d’Ali Riza Polat présente encore à ce jour quelques difficultés, il résulte toutefois des conclusions de l’expertise […] que son état de santé a été déclaré actuellement compatible avec sa présence physique aux audiences », a écrit le président de la cour, Régis de Jorna, dans un email aux avocats ce lundi soir. Il reste deux semaines de procès et la cour n’a peut-être donc pas fini de se confronter au sujet mystérieux des séquelles du Covid. Ali Polat n’est plus porteur du virus mais souffre de troubles gastriques persistants, un cas semble-t-il plutôt original dans l’histoire de la pandémie.
C’est ainsi que le procès balaye l’époque, avec un parfum de malédiction. On en est à une demi-douzaine d’expertises médicales sur cet accusé, le seul des onze présents à encourir la perpétuité pour « complicité d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste » (lire l’épisode 5, « Attentats de janvier 2015 : onze hommes dans la balance »). Avant de contracter le virus, il s’est illustré à l’audience par des propos fracassants où il niait toute implication dans les préparatifs des attentats de 2015 mais assumait sa vocation criminelle ordinaire (lire l’épisode 8, « Ali Riza Polat, un alibi de bandit »). Comme il est hors de question de reprendre ce procès du début