Il est 14 heures pile ce lundi et les trois prévenus sont appelés à la barre. François Fillon s’avance. Sa femme Penelope campe sur sa gauche et son ex-assistant parlementaire, Marc Joulaud, à sa droite – dans le même ordre que pendant les auditions. La présidente de la 32e chambre correctionnelle, Nathalie Gavarino, vient de lire, pendant une demi-heure, le détail du jugement, déclarant les trois prévenus coupables de « détournement de fonds publics » ainsi que de complicité et recel d’« abus de biens sociaux », pour les emplois fictifs occupés par Penelope Fillon entre 1998 et 2013. La sanction sera « sévère » à l’encontre de François Fillon, prévient-elle, eu égard aux responsabilités passées de l’ex-ministre et Premier ministre au plus haut sommet de l’État. La peine tombe, conforme aux réquisitions du parquet (lire l’épisode 7, « Le parquet fait une proposition ferme à François Fillon ») : cinq ans d’emprisonnement dont deux ferme et 375 000 euros d’amende, assortis d’une peine d’inéligibilité de dix années. Penelope Fillon écope de la même amende et de trois ans avec sursis, tout comme Marc Joulaud – au-delà des deux années réclamées par le parquet contre lui – qui devra verser une amende de 20 000 euros. Les trois prévenus sont aussi condamnés à verser plus d’un million d’euros de dommages et intérêts à l’Assemblée nationale, en remboursement des sommes perçues. Mais la présidente n’en a pas tout à fait fini : la facture s’alourdit de 401 000 euros à payer solidairement par François et Penelope Fillon, et de 679 000 à payer solidairement par Penelope Fillon et Marc Joulaud.