«Imagine-t-on le général de Gaulle mis en examen ? » Cette phrase ciblant notamment Nicolas Sarkozy et prononcée par François Fillon en août 2016, depuis son fief de Sablé-sur-Sarthe, pour lancer sa campagne, lui est souvent revenue en boomerang depuis ses propres déboires judiciaires. Question subsidiaire : y avait-il à l’époque une institution judiciaire pour inquiéter la figure tutélaire de la droite ? La réponse sera forcément très réservée : autre contexte historique et autres mœurs, où les affaires politico-financières ne faisaient pas encore les unes de la presse. En tout cas, le Parquet national financier (PNF), créé en 2013 après l’affaire Cahuzac, et la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) étaient encore loin d’avoir vu le jour. Au cœur du procès des époux Fillon, qui s’est tenu pendant trois semaines devant le tribunal correctionnel de Paris, leur fonctionnement n’a cessé d’être questionné, voire vilipendé.
C’est bien sûr le rôle de la défense. Dans sa plaidoirie, l’avocat de François Fillon, Antonin Lévy, a répondu pied à pied, mercredi 10 mars, au réquisitoire implacable des deux procureurs prononcé la veille (lire l’épisode 7, « Le parquet fait une proposition ferme à François Fillon »)