L’air las et la mine contrite, l’ex-troisième épouse de Michel Fourniret, Monique Olivier, a suivi son procès de façon attentive. Elle comparaissait pour complicité d’assassinat de Farida Hammiche et recel du magot volé au gang des postiches, trente ans plus tôt. Elle a écopé d’une peine de vingt ans de réclusion criminelle, le serial killer d’une seconde perpétuité. Le poids de ses 70 ans sur ses épaules, légèrement voûtée, Monique Olivier a essayé de se tenir droite dans le box des accusés, sans un regard pour le chasseur de vierges avec qui elle a vécu dix-sept ans en assistante puis confidente. C’est elle qui, au 121e interrogatoire de la police belge en 2004 (lire l’épisode 10, « Et Fourniret tomba »), avait fini par le dénoncer pour ses meurtres sexuels et pour ce crime crapuleux, « ce règlement de comptes lié au banditisme pour s’approprier un stock d’or ».
Déjà condamnée à perpétuité assortie de vingt-huit ans de sûreté pour complicité de sept assassinats de jeunes filles et pour association de malfaiteurs, la recluse de la maison d’arrêt des femmes de Rennes n’a plus rien à perdre et paraît commencer à réaliser l’horreur de son entreprise en duo avec Michel Fourniret. « Quand je repense à tout ça maintenant, c’est incompréhensible », dit-elle à la cour en baissant la tête. Ou encore : « Je demanderai pardon aux familles car c’est par ma faute qu’elles ont perdu un être cher. » Divorcée de Fourniret depuis 2010, elle a pris de la distance.