Michel Fourniret ne livre jamais tous ses secrets en même temps. Il les distille au fil des années, lorsqu’il est acculé par la justice ou bien tout simplement quand il est décidé à parler. Alors, plus de quinze ans après son arrestation, les enquêtes continuent. Depuis ce lundi, une quinzaine de gendarmes fouillent sur son ancien terrain de Floing, dans les Ardennes, à l’aide d’une pelleteuse et d’un géo-radar. Et prochainement, ce sont d’autres terrains de chasse, dans l’Yonne et dans les Yvelines, qui devraient être inspectés.
Nul ne sait combien de jeunes filles le fossoyeur des Ardennes a enfoui six pieds sous terre, ni où exactement. Condamné pour huit assassinats en 2008 lors de son premier procès d’assises, Michel Fourniret a fini par en avouer deux autres en 2018. Ces dix crimes ont été commis à la fin des années 1980 et au tout début des années 2000. Étrangement, il n’y en aurait aucun entre ces périodes. Son ex-femme, Monique Olivier, a ajouté trois meurtres de baby-sitters non identifiées. Le chiffre de treize victimes paraît néanmoins bien faible aux yeux des avocats Corinne Herrmann et Didier Seban, qui représentent les proches de disparues et qui aiguillonnent donc la justice pour qu’elle ne lâche pas d’une semelle le tueur en série. « Il doit avoir un cimetière quelque part », est persuadé Didier Seban. Selon lui, Michel Fourniret a dû ensevelir des victimes dans des coins qui lui sont chers.