Il y a trente ans avait lieu un invraisemblable téléscopage entre deux histoires du crime français qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Le prédateur sexuel Michel Fourniret assassinait la femme d’un de ses ex-codétenus pour voler au fond d’un cimetière le trésor des Postiches, fameux gang de braqueurs de banque des années 1980. Les années ont passé. Le couple Fourniret a poursuivi son équipée sanglante jusqu’à son arrestation au début des années 2000. Les Postiches, eux, ont fait de la prison et leurs destins se sont séparés (lire l’épisode 11, « Fourniret et les Postiches, mortelle chronologie »). Mais l’histoire a laissé des traces. Si certains protagonistes en ont réchappé, ces rencontres hasardeuses se sont souvent avérées destructrices
Pour s’alléger de son hérédité, Sélim Fourniret, le fils unique du couple criminel Michel Fourniret-Monique Olivier, né le 9 septembre 1988 à Charleville-Mézières (Ardennes), a été obligé de saborder son identité. Il a modifié son état civil, y compris les prénoms que son père lui avait donnés en hommage à des codétenus : celui de Sélim Sequiri, un Albanais qui avait tué un magistrat, et, en troisième, celui de Jean-Pierre Hellegouarch (lire l’épisode 3, « L’étrange détenu Fourniret »). Pour survivre, il a dû tuer symboliquement ses parents et les décréter morts : « Ce sont des inconnus », répète le descendant de « l’ogre des Ardennes ».