La chronique judiciaire ressemble parfois à une critique de théâtre, surtout au moment des plaidoiries. Les lieux, l’atmosphère dramatique et le silence obligatoire se prêtent bien à cet exercice un peu convenu. Évacuons donc la tradition dès le premier paragraphe, nous n’y reviendrons plus. Vendredi, Jérémie Assous, l’avocat de sept des huit prévenus de Tarnac, a plaidé. Il a remonté la manche droite de sa robe sur sa chemise blanche, jusqu’au coude, retrouvant ainsi une latitude suffisante pour agiter le bras. Il n’a pas été éloquent, plutôt haché, parfois confus, avec des tics de langage déjà agaçants les jours précédents : pour lui, tout est « extrêmement important », « extrêmement intéressant » ou « extraordinaire ». Il trouve beaucoup d’éléments du dossier « très curieux » sans qu’on comprenne toujours pourquoi, et ce n’est pas faute de s’y être penchés au fil des années. Il semble par moments se comporter comme un enfant, capable de foncer bille en tête sans écouter personne ou de jouer avec les tubes retrouvés dans la Marne comme si c’était des Lego.
Pour se chauffer, l’avocat commence par évoquer les arrestations, ce « show du 11 novembre » (2008) qui « part en fanfare » – gardes à vue, perquisitions, audition du témoin 42, en fait un voisin légèrement affabulateur (lire l’épisode 6, « Une histoire de témoin pas croyable »). Il fustige une