Œil crevé, main arrachée, crâne fracassé. La police et son armement blessent lourdement. Depuis le mouvement des gilets jaunes à l’hiver 2018, ces mutilations et autres blessures dues aux rencontres violentes entre citoyens et policiers sont davantage médiatisées. C’est d’ailleurs cette année-là que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a commencé à rendre public son recensement des personnes blessées par ses agents. Certains cas marquent particulièrement les mémoires, celle du public comme celle des institutions policière et judiciaire. Celui de Théodore L., dit Théo, en fait partie. Le jeune homme originaire d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, a été blessé à l’anus à la suite d’un contrôle d’identité, le 2 février 2017. Il avait alors 22 ans. Trois des policiers présents lors de ce contrôle, tous membres de la brigade spécialisée de terrain (BST) d’Aulnay, sont jugés à partir de ce mardi 9 janvier et jusqu’au 19 janvier devant les assises de Seine-Saint-Denis, à Bobigny. L’un d’eux, Marc-Antoine C., est poursuivi pour « violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une incapacité permanente ». Il encourt quinze ans de réclusion criminelle. L’affaire avait fait l’objet de la première saison de cette série, Outrage et rébellion, qui revenait plus globalement sur les relations tendues entre la police et les habitants d’Aulnay-sous-Bois.
Il est presque 17 heures, ce 2 février 2017, lorsqu’une patrouille de quatre policiers de la BST procède à un contrôle d’identité de plusieurs personnes