Un hôtel particulier à deux pas de l’Élysée. Le bâtiment est barré d’une haute grille, finement ouvragée. Farouchement dissuasive aussi. Comme si ça ne suffisait pas, un panneau noir occulte les interstices du grillage. Impossible d’entrevoir quoique ce soit depuis la rue la Boétie, dans le VIIIe arrondissement de Paris. C’est au 57 que la famille Wildenstein a installé le siège de son empire. Ce quartier de pouvoir et de luxe semble parfaitement s’accorder avec le prestige de cette adresse renommée pour son expertise en matière d’authentification des œuvres d’art. Le nom de Wildenstein jouit en effet d’une réputation considérable dans le cercle des collectionneurs. Il est une référence dans le marché de l’art, qui se tourne vers lui pour établir l’authenticité de toiles de maîtres tels que Monet, Manet, Courbet ou Gauguin. Pourtant, aujourd’hui, les héritiers de la dynastie sont dans la tourmente.
Guy Wildenstein, son ex-belle-sœur Liouba et son neveu Alec Jr. sont renvoyés devant la cour d’appel de Paris à partir de ce lundi 18 septembre pour un troisième et ultime procès pour fraude fiscale. La justice leur reproche d’avoir caché la plus grande partie de la fortune familiale, à la suite du décès en 2001 du père de Guy, Daniel. Le fisc réclame à la famille la somme record de 550 millions d’euros