Il serait vain de tenter de lui échapper. Il a posé ses mailles un peu partout sur les étals. Il opère souvent à découvert, affichant ses rennes et ses flocons. Le pull de Noël vous cerne. Même ce collègue de bureau que vous ne soupçonniez pas d’accointances kitsch vient de mettre son badge sur la machine à café, enveloppé d’un chandail vert parsemé de flocons ou de motifs géométriques rappelant vaguement à votre cerveau embrumé un souvenir de ski dans les années 1980. Le pull de Noël est ici camouflé sous un motif édulcoré. Mais c’est bien lui qui emmaillote le torse de ce collaborateur habituellement smart. Car le pull, ce n’est pas que la douceur, du chaud et les aiguilles à tricoter de Mamie, c’est aussi de l’anthropologie, de la macroéconomie, de l’histoire et pas mal d’écologie, ainsi qu’on le verra dans les prochains épisodes. En attendant, dans la quinzaine qui précède les fêtes de fin d’année, personne n’échappe donc au pull de Noël, au point qu’il se célèbre internationalement le troisième vendredi de décembre, soit ce vendredi 15 cette année.
Ce fléau du style s’est bien entendu échappé de la perfide Albion, cela n’étonnera personne. Outre-Manche, l’ONG Save the children organise chaque année, à la mi-décembre, une journée consacrée pour le vêtir, fixée cette année au 7 décembre. Comme tous les ans depuis 2012, l’organisation caritative a donc invité les sujets du Royaume-Uni à aider les enfants