Cette séquence de 12 jours, le nouveau film de Raymond Depardon, en salles le 29 novembre prochain, traite d’un cas de burn-out. Une femme raconte sa prise en charge après une crise en plein travail. Est-ce le harcèlement subi qui a provoqué son état psychiatrique ? Nous rentrons plus précisément dans ce cas et cela questionne la connaissance des dossiers et des histoires des personnages. Raymond Depardon écoute les paroles mais ne tient pas à exposer des cas particuliers. Il pose des ambiances dans des séquences qui sont des évocations, des fragments de vies. Il aborde les raisons des crises des patients, ce qui les provoque, ce qui les aggrave. Le film est destiné à un grand public et ne rentre pas dans la spécificité des pratiques psychiatriques. L’humanité, rien que l’humanité.
Cette concentration sur les personnages est marquée par le dispositif de tournage. Des caméras tournées fixement sur les visages des protagonistes. Le juge, le patient et son avocat. Les quatorze micros de Claudine Nougaret, installés dans la pièce, permettent de capter la tension de la parole. Un dispositif déjà utilisé sur le film 10e chambre, instants d’audience et qui laisse la place à la narration et aux dialogues.
Interview : Sébastien Calvet. Son : Jeanne Boezec. Musique originale : Alexandre Desplat, dirigée par Dominique « Solrey » Lemonnier. © Palmeraie et désert/France 2 Cinéma/Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma.
En homme d’image conscient, Raymond Depardon se méfie de la violence qui surgit parfois des histoires vécues. Il modère son cadre pour l’écarter de l’image. Les phrases comme « ils m’ont attachée » ou « je veux mourir », prononcées par les patients, claquent suffisamment fort.
Découvrez ci-dessous la bande-annonce de 12 jours, en salles le 29 novembre. La suite de cet entretien dès demain.