Raymond Depardon revient sur le dialogue entre les personnages de son dernier film, 12 jours, en salles le 29 novembre prochain. Justine, jeune juge, est confrontée à un homme au discours construit mais au passé lourd en matière de condamnation. Mais au début de leur conversation, nous n’en savons rien.
Le spectateur pressent un drame, que le réalisateur révèle en fin d’entretien, une fois le patient sorti du cadre et de la pièce. Une tension narrative s’installe plus intensément encore que dans les autres séquences du film. L’homme, interné, déroule son histoire. Nous ne savons rien du dossier. Fidèle à son dispositif, le réalisateur laisse toute la place aux mots de cet homme. Mots qui se font de plus en plus durs. Le regard posé sans un clignement sur l’autorité que représente la juge.

Interview : Sébastien Calvet. Son : Jeanne Boezec. Musique originale : Alexandre Desplat, dirigée par Dominique « Solrey » Lemonnier. © Palmeraie et désert/France 2 Cinéma/Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma.
La conversation est dense. Le spectateur observe l’incompréhension du patient face à la décision de la justice et des psychiatres. L’homme insiste, veut sortir. La juge n’accédera pas à sa demande.
On comprend la réalité de la situation lorsque le patient quitte la pièce et que la condamnation lourde est rappelée par la juge. Cette simple information fige l’instant. Tout à coup, la peur apparaît dans le film.
Découvrez ci-dessous la bande-annonce de 12 jours, en salles le 29 novembre. La suite de cet entretien dès demain.