Parfois, les questions donnent le tournis. Par exemple, je trouve vertigineux de se demander quel est « l’impact social et politique des attentats ». Et surtout d’y répondre. Sylvain Antichan, 35 ans, planche sur ce questionnement. Il est docteur en sciences politiques. Il a été sélectionné pour un programme de l’Open Society Foundation, la fondation de George Soros, parmi 150 candidats afin de travailler pendant un an et demi à partir de cet intitulé. Il doit rendre ses conclusions en janvier prochain.
Ces interrogations me semblent déjà vastes à l’échelle individuelle et intime, mais c’est encore plus délicat à celle d’un pays, une nation toute entière. Surtout quand le débat public est trempé d’idéologies, et que ces questions si souvent instrumentalisées nourrissent les machines à dénoncer de tous bords… Alors comment procède-t-on ? Quelle méthode ? Est-ce dans ces moments-là que le temps – long – de la recherche s’avère le plus utile ? Faut-il être modeste ?
J’ai parlé de tout cela avec Sylvain Antichan dans un café en face de l’immeuble de verre et de métal qui abrite la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH), à Paris. Il m’y attendait avec un espresso et son ordinateur portable ouvert devant lui. Spécialiste de la mémoire, il a également collaboré avec les chercheurs