Non, les vieux qui ne travaillent plus et sont dépendants ne sont pas inutiles et ne vont pas nous coûter plein d’argent. Grâce à leurs besoins qui augmentent, ils vont générer une offre qui va nous permettre de gagner plein de points de croissance, faire naître des centaines de start-up et créer des centaines de milliers d’emplois. Voici le discours à peine caricatural brandi depuis quelques années par une partie des pouvoirs publics et des professionnels promoteurs du concept de « silver économie », c’est-à-dire de l’ensemble des activités économiques liées aux personnes âgées, en forte augmentation donc du fait du vieillissement de la population. Cette conception a beau être beaucoup plus sympathique que le discours décliniste – qui fait des vieux les responsables de tous les maux du pays –, est-elle pour autant vraie ? Le secteur de la silver économie a-t-il décollé et constitue-t-il véritablement un marché d’avenir ?
Pour avoir un début de réponse, je suis me suis rendu à un événement organisé par Agnès Buzyn. Le 22 octobre dernier, la ministre de la Santé avait convié la presse et les professionnels du secteur à assister à l’intronisation du nouveau patron de la filière silver économie – en la personne de Luc Broussy, un spécialiste des questions liées aux personnes âgées.