Quand on perd l’équilibre, on tombe. Ça arrive souvent aux enfants qui apprennent à marcher, mais ce n’est pas grave : à cet âge-là, on pleure, on demande un bisou à papa ou à maman, et on repart. À 12 mois, on n’a pas encore de bons réflexes, mais un corps élastique qui permet d’encaisser les bobos. Quelques bonnes dizaines d’années plus tard, ce n’est plus le cas. Les vieux choient souvent et se font très mal. Il y a la fameuse fracture du col du fémur, mais aussi des statistiques importantes de mortalité. Les chutes sont la première cause de décès accidentel chez les plus de 65 ans. Du coup, les personnes âgées – et leurs enfants – ont peur de voir survenir un tel événement, souvent synonyme de déclin physique et psychologique et, à terme, d’entrée dans un Ehpad. La crainte est d’autant plus importante que de nombreux vieux vivent seuls à leur domicile et ne peuvent donc compter sur personne. Pour les rassurer, eux et les aidants, un marché s’est développé : celui de la téléassistance. Mais pour une utilité si faible que l’on peut vraiment parler d’arnaque. Démonstration.
Le principe de la téléassistance ou de la téléalarme est a priori simple. La personne âgée porte sur elle un objet relié à une borne installée à son domicile, et avec une portée limitée à quelques mètres. Dans le scénario théorique présenté par tous les téléopérateurs, elle trébuche ou fait un malaise chez elle, perd l’équilibre, tombe et ne peut se relever seule. Elle appuie alors sur un bouton qui lui permet de prendre contact avec un téléopérateur. Si la situation n’est pas grave, ce dernier prévient un voisin ou la famille ; s’il faut une intervention médicale, il appelle les secours. Dans la vie de tous les jours, l’objet est censé être discret pour pouvoir être porté en permanence. Tenant dans la main et très léger (30 grammes maximum), il est conçu pour prendre la forme d’un objet du quotidien. Exemple, l’entreprise Assystel commercialise ainsi le bijou « Framboise », un gros pendentif de couleur rouge – également disponible en rose « pour les femmes coquettes ». Framboise peut aussi être porté sous forme de bracelet ou à la ceinture, ce qui est « parfait pour les hommes », dit la publicité (dans ce cas, le bijou est bleu, car c’est bien connu, les hommes portent du bleu, pas du rose).
Le service est facturé de 20 à 30 euros par mois et, de l’avis de 60 millions de consommateurs qui a testé huit marques en 2015, vous en aurez pour votre argent si vous vous abonnez.