«J’ai appris quelque chose : que c’était au Sénat que l’on mettait fin aux grèves ! » Lors de l’examen de la réforme ferroviaire jeudi, au palais du Luxembourg, le sénateur communiste de Seine-Saint-Denis Fabien Gay ironisait sur la tâche confiée à ses homologues et lui. Ces derniers jours, le gouvernement et la majorité parlementaire répètent comme un mantra que l’adoption du texte au Sénat, par un vote solennel prévu ce mardi, doit acter la fin d’un conflit enlisé depuis plus de deux mois. Fabien Gay a tenu à rappeler que « c’est aux organisations syndicales, aux cheminotes et aux cheminots de décider des modes d’action ». Mais le vœu du gouvernement pourrait être en partie exaucé dans les prochains jours : deux syndicats, l’Unsa et la CFDT, évoquent de plus en plus explicitement leur retrait du mouvement. Vendredi sur BFMTV, son secrétaire général Laurent Berger a prévenu que la CFDT quitterait la grève si les principaux points votés au Sénat sont repris en commission mixte paritaire. Or, cette dernière, chargée de trouver un compromis aux textes approuvés à l’Assemblée nationale et au Sénat, se tiendra autour du 13 juin. Une question de jours, donc.
Depuis plusieurs semaines déjà, l’Unsa et la CFDT estiment avoir obtenu des gages, comme la reprise de la dette de la SNCF par l’État à hauteur de 35 milliards d’euros. Ils attendent de lire la dernière mouture de la réforme avant de « relâcher la pression ».