C’est une hécatombe et elle ne concerne plus que la France. Alors que Photowatt va mal (lire l’épisode 7, « Photowatt : le crime solaire »), que les projets Carbon et Holosolis peinent à trouver des fonds (lire l’épisode 8, « Les gigafactories de Macron et l’ombre du décrochage solaire »), les rares usines de panneaux solaires encore en activité en Europe ferment les unes après les autres. Dans l’Hexagone, c’est Systovi, une PME de Loire-Atlantique, qui a annoncé jeudi dernier se donner un mois pour trouver un repreneur avant de cesser son activité. La même semaine, la plus grande unité de construction de modules solaires de l’Union européenne, située à Freiberg, en Allemagne, a arrêté sa production. Les raisons sont toujours les mêmes : la concurrence chinoise et le peu de soutien des pouvoirs publics. Que ce soit en France ou outre-Rhin, les gouvernements comptent sur un nouveau règlement européen en discussion à Bruxelles, le Net Zero Industry Act, mais celui-ci ne rentrera en activité que d’ici fin 2025. L’industrie européenne du panneau solaire, elle, n’a pas le temps d’attendre.
Avec Systovi, on se trouve face à un cas d’entreprise fragile mais qui, jusqu’à l’été dernier, pensait encore pouvoir se développer. Née en 2008 et passée en 2016 sous le contrôle de Cetih, le leader français de la porte d’entrée, la société, qui compte 87 salariés et est installée à Carquefou, dans la banlieue de Nantes, n’a jamais été très rentable.