Comme le chante (faux) Didier Super : « Tout le monde sait qu’on gagne les élections comme on vend des yaourts/ Simplement en passant à la télé tous les jours ». Dans le refrain, l’artiste absurdo-dingo tendance Gotlib lance une supplique provocante, ou une provocation suppliante, aux candidats et à leurs spin doctors : « Manipulez-nous mieux/ Manipulez-nous mieux/ Construisez vos piscines/ En fermant nos usines/Mais putain faites-nous rêver/ Faites-nous croire qu’vous nous aimez ». Le RN, lui, sait très bien faire croire à ses électeurs qu’il est l’ami qui leur veut du bien. C’est même la base de sa stratégie depuis des décennies : la « dédiabolisation » et la « normalisation » du parti d’extrême droite sert à ça, faire oublier les outrances des débuts, transformer les vieilles haines en honorables colères et, au final, se transformer en objet de désir électoral.
Tous les conseillers de la famille Le Pen ont, au cours des dernières décennies, travaillé dans le même sens : « Nous, on construit notre truc, explique aux Jours Philippe Olivier, conseiller