Entre les électeurs et les Écologistes, c’est une histoire d’amour à sens unique. Les Verts veulent sauver les Français qui, eux, regardent ailleurs avec beaucoup d’application, sauf quand, vraiment, aucun autre candidat de gauche ne parvient à les séduire. Dans les urnes, c’est un chemin de croix qui fait peine : en 2022, Yannick Jadot réunit 4,63 % des suffrages au premier tour. On ne va pas se mentir, c’est mauvais. Mais c’est quand même beaucoup mieux qu’en 2012, où Éva Joly avait atteint 2,31 %. Soit, à l’époque, à peine un point de plus qu’en 2007, quand Dominique Voynet avait, elle, culminé à 1,57 % – José Bové qui se présentait également avait atteint 1,32 %. En remontant de taule électorale en taule électorale, on arrive à 2002. Cette année-là, Noël Mamère dépasse les 5 %. C’est, à ce jour, le meilleur score du parti à une présidentielle… En fait, les scores sont tellement bas qu’on finit par se demander si Yannick Jadot n’a pas été le plus raisonnable lorsqu’en 2017, il s’est désisté avant le premier tour au profit du candidat PS, Benoît Hamon (avec le résultat qu’on sait : 6,36 % au premier tour).
Paradoxalement, pour Noël Mamère, qui aurait pu être le candidat de EELV en 2022 si Yannick Jadot n’avait pas catégoriquement refusé de lui laisser la place, le plan se déroule comme prévu, étape par étape, même si c’est un peu long, surtout pour ceux qui se sont sacrifiés dans les urnes et pour la cause : « Oui, ça a mis quarante ans, mais nos idées ont fini par infuser », assure aux Jours celui qu’on a traité de « Khmer vert » en son temps.