Il est 19 heures ce mercredi d’octobre et l’immense campus d’HEC, à Jouy-en-Josas (Yvelines), se vide à mesure que la nuit tombe. Dans un bâtiment récent en bordure d’une pelouse, une salle reste allumée et se remplit d’une trentaine de visiteurs. Albin Boiteux, 20 ans, étudiant en première année dans la prestigieuse école de commerce, dévale les marches de l’amphi. Grand, blond, un peu impressionné, il se tourne vers les gradins : « Bon, bah, bonjour à tous. Je suis là pour vous présenter Musique pour tous… » Cette association, dont il fait partie, enseigne le piano, la guitare et la batterie à des enfants de milieux défavorisés, trop intimidés pour frapper à la porte des conservatoires. Ses amis et lui espèrent la faire grossir, en finançant son développement par « une entreprise sociale qui vendra du team building ».
Philippe Coste observe la scène depuis un coin de la salle, bras croisés, sourcils froncés. L’homme au pull camionneur et à la tignasse blanche se présente comme « coach à pitch ». Avec trois boîtes au compteur, une quatrième en gestation, il accompagne des jeunes pousses depuis plusieurs années. Le « pitch », le b.a.-ba de l’entrepreneuriat, c’est sa spécialité. Ce soir, il est invité par Start’HEC – prononcer « star-tech » –, l’asso des étudiants d’HEC qui se rêvent citoyens de la « start-up nation ». Philippe Coste a inauguré la séance par un appel à la cantonade.