Après deux mois à se parler au téléphone, Susan Headley, alias Susy Thunder, la grande « phreakeuse » oubliée des années 1980 (lire l’épisode 1, « La reine des pirates du téléphone a disparu »), me raconte sa dernière grande « sub-psycho ». Ce néologisme de son invention signifie « subversion psychologique »… pour ne pas dire « manipulation » ou « mensonges ». Elle a lieu peu de temps après la condamnation du futur hacker mythique Kevin Mitnick et de Lewis DePayne, l’ex de Susan. Pour avoir cambriolé un bâtiment du géant californien de la téléphonie Pacific Bell à Los Angeles, le premier a dû passer un an sous liberté surveillée, tandis que le second a écopé de 150 jours de prison. Et ce… à la suite du témoignage de Susan (lire l’épisode 4, « La vengeance de Susy »).
Après cet épisode donc, celle-ci avait trouvé un boulot tout ce qu’il y a de plus ordinaire dans une société qui fabriquait des téléphones-gadgets ; chez elle, elle passait tout son temps à se connecter à l’internet naissant à l’aide d’un combiné Snoopy. Même éloignée de ses anciens complices, elle était accro à la sensation de puissance qu’elle avait éprouvée avec le hacking et le phreaking. Il y avait encore tant de choses à faire ; c’était sans limites. Elle a décidé de monter un tout dernier coup
J’ai dit au personnel d’entretien que je travaillais là-bas et que je ne resterais qu’un instant, le temps de récupérer quelques documents sur lesquels je devais travailler chez moi.
À l’époque, tout le monde disposait d’une ligne fixe, mais les gens connus se gardaient bien de faire figurer leurs numéros dans les pages blanches.