Au tout début de l’année 1980, Ronald Reagan survole la primaire républicaine pour désigner le candidat à la présidentielle. Fort de sa campagne de 1976, perdue in extremis contre le président sortant Gerald Ford, il recueille plus de 40 % des intentions de vote républicaines dans les sondages et écrase la concurrence
Malgré ce précédent, Donald Trump revendique haut et fort en 2023 le modèle du père fondateur de la révolution conservatrice des années 1980. Il a été le grand absent du premier débat de la primaire républicaine organisé ce mercredi à Milwaukee, dans le Wisconsin, ville qui accueillera dans onze mois la convention de désignation du candidat présidentiel finalement choisi. Et le raisonnement de l’ancien Président, comme de ses conseillers, est strictement identique à celui de Ronald Reagan. Pourquoi irait-il débattre avec des nains électoraux qui auront d’autant plus intérêt à se coaliser contre lui que certains, comme les anciens gouverneurs du New Jersey Chris Christie et de l’Arkansas Asa Hutchinson, ont fait de son élimination politique leur unique but de campagne ? Et aucun de ses huit rivaux qui ont réussi à franchir les seuils de qualification imposés par le comité national du parti républicain pour ce premier débat n’a encore trouvé le fameux « Big Mo » cher à Bush père. Leurs levées de fonds comme leurs sondages à un seul chiffre témoignent de la difficulté à exister face à Donald Trump.