De Nikko (Japon)
Le premier se bouche les oreilles, celui du milieu cache sa bouche et son voisin ses yeux. Mondialement connus, les « singes de la sagesse » illustrent la maxime bouddhiste « Ne pas voir le mal, ne pas entendre le mal, ne pas dire le mal ». Une des plus anciennes représentations sculptées, datée du XVIIe siècle, se cache dans le bois de l’étable sacrée Shinkyusha du sanctuaire Tōshō-gū à Nikko, au Japon, à 150 km au nord de Tokyo. C’est ici qu’a disparu Tiphaine Véron, après son passage dans la salle du petit-déjeuner du Turtle Inn, le dimanche 29 juillet 2018. Depuis, personne n’a vu ni entendu la Française née en 1982 (lire l’épisode 1, « 29 juillet 2018, Tiphaine Véron s’efface »). Et personne ne parle. Dans cette ville de campagne
Un vent d’inquiétude souffle désormais sur la ville. Pas vraiment de bon augure pour les commerçants du coin, qui tirent une majeure partie de leurs revenus du tourisme. « J’ai entendu dire qu’il y avait eu un peu moins de Français à la période de sa disparition. Les gens ici sont assez fermés, ils ne veulent pas se compliquer la vie en parlant de cette affaire… Moi non plus, je ne veux pas me faire remarquer », glisse le propriétaire d’un bar à saké du centre-ville. Comme lui, ils sont nombreux à demander l’anonymat quand ils témoignent. Ne pas faire de vagues, ne pas causer de problèmes à autrui et sauver la face, quoi qu’il arrive, les valeurs motrices de la société japonaise. Kazu-san, gérant d’une pension de famille, est né et a grandi à Nikko. Il décrit une petite ville active :