Quand, en février 2021, Total est devenu TotalEnergies afin, dixit son PDG Patrick Pouyanné, de faire savoir qu’il se transformait en « la compagnie des énergies responsables », Roland Barthez a trouvé cela moyennement drôle. Accoler le mot « énergie » à Total lui a rappelé beaucoup de souvenirs. Des bons et des mauvais. De 1983 à 2006, cet ingénieur a dirigé une filiale spécialisée dans le solaire au sein du groupe pétrolier qui s’appelait… Total Énergie. Mais pendant toute cette période, Total n’a jamais cru sérieusement à cette activité et a rechigné à lui apporter le moindre financement. Pour se développer, Total Énergie a dû compter sur ses propres forces avant de faire appel à EDF et de se rebaptiser Tenesol. Depuis, il ne reste presque rien de l’activité historique développée par Total Énergie.
Faut-il voir dans le funeste passé de Total Énergie un décalque des ambitions futures dans le renouvelable de TotalEnergies ? Non, répondrait sûrement Patrick Pouyanné. Depuis que sa société a racheté, en 2011, SunPower, un fabricant américain et installateur de panneaux photovoltaïques, avec l’intention de « créer un nouveau leader mondial de l’énergie solaire », l’ambition de Total est, selon son PDG, d’entrer dans le « top 5 mondial des supermajors de l’énergie verte ».