Vous avez sûrement déjà entendu parler du théorème de l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt, selon qui « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain ». Mais connaissez-vous celui de Patrick Pouyanné ? Pour justifier les
Le méchant Total qui se transforme en entreprise responsable, vous avez du mal à y croire ? Il y a effectivement de quoi être sceptique quand le même Patrick Pouyanné continue à déclarer (comme lors de la présentation des résultats de son entreprise) que puisque « la demande en pétrole va continuer d’augmenter », il « faut bien la fournir ». Notre méfiance à nous est surtout fondée sur le passé de la société, dans lequel nous sommes plongés depuis le début de cette série. Peu le savent mais, du temps où elle s’appelait la Compagnie française des pétroles (CFP), Total a été un pionnier du solaire. Notre enquête, menée à partir d’archives et de témoignages, nous a même permis de découvrir que, à la fin des années 1970, le groupe a ambitionné de devenir le premier producteur mondial de panneaux photovoltaïques, avant de… tout laisser tomber. Une histoire symbolique du fait qu’il est toujours compliqué de faire confiance à un groupe pétrolier pour faire autre chose que du pétrole.
Les espoirs et les perspectives sont immenses. N’a-t-on pas calculé qu’avec un rendement de 10 %, il suffirait de récupérer l’énergie reçue par 1 % de la surface du Royaume-Uni pour satisfaire la demande d’électricité du pays ?
La première expérience de Total dans le solaire intervient à une période de grand espoir pour cette technologie : la deuxième partie des années 1970, juste après le premier choc pétrolier. C’est l’époque où le gouvernement français met en place une délégation aux énergies nouvelles et où le président américain Jimmy Carter donne l’exemple en faisant installer des panneaux photovoltaïques sur la Maison-Blanche. Dans ce contexte,