Dans la salle, les paillettes ont remplacé la grisaille de décembre. Sur les tables du Café de Paris, dans l’Est parisien, des miroirs, des pinceaux et des accessoires occupent tout l’espace. Sur scène, on procède aux derniers ajustements. Dans moins d’une heure, Hayden Lavidange lancera les premières performances du Cabaret des possibles, un show qu’il présente depuis 2020 sur cette scène drag du quartier de Ménilmontant où, ce 13 décembre, six artistes se succéderont. Parmi elleux, Miroslav Toi Les Mains gonfle ses derniers ballons. Ce drag king
« Le drag est un art de la transformation de soi et du monde, analyse Apolline Bazin, autrice de l’ouvrage Drag, un art queer qui agite le monde. C’est une façon de se mettre en scène et de s’autoriser certaines choses que l’on ne fait pas dans la vie de tous les jours. » Cet art existe depuis l’Antiquité mais il a beaucoup évolué au fil des siècles. Tel qu’on le connaît, avec ses stars et sa liberté en dehors de la binarité king/queen, il vient des années 1990, continue-t-elle. « Pour moi, le drag est aussi une façon de dévoiler une facette de moi que je n’oserais pas sans, ajoute Hayden Lavidange. C’est très politique aussi, je me réapproprie la scène, l’espace, mais aussi mon corps tout en se moquant de la binarité de genre. »
J’avais déjà une famille choisie en étant déjà queer, mais là , cette famille choisie dans le drag, je prends ça très au sérieux. Je leur souhaite la fête des pères, des mères, j’ai aussi un enfant drag qui s’appelle Laurent Tonnoir.
Un mois après sa première représentation en tant que Miroslav Toi Les Mains, Olga Auguste est arrêté·e pour burn out au travail.