Un fait divers, une loi ; un attentat, une loi antiterroriste. Le projet de loi Urvoas, examiné cette semaine à l’Assemblée nationale, ne pouvait pas manquer d’apporter une réponse politique au 13 Novembre – quelle que soit sa qualité (lire l’épisode 3, « Antiterrorisme : l’urgence pour tous »). Pour cette discussion de trois jours, on n’a pas dépassé les quarante députés présents dans l’hémicycle, et plutôt une vingtaine.
Les débats ont permis à la droite de défendre une batterie de mesures. Un aperçu de ce qu’elle pourrait mettre en place, une fois redevenue majoritaire. La plupart de ses amendements ont été repoussés mais il aurait été dommage de ne pas les tenter tant le gouvernement a répété à l’opposition qu’il était d’accord avec elle, au fond, plus qu’avec les écologistes. Comme l’illustre cette phrase de Bernard Cazeneuve au virulent Éric Ciotti : J’ai voulu vous être agréable. Je ne comprends pas pourquoi dans votre réponse, vous êtes désagréable.
En première ligne, Éric Ciotti donc, Pierre Lellouche, Thierry Mariani et Guillaume Larrivé n’ont pas résisté à la tentation du « détricotage ». Obsédés par le fantôme de Christiane Taubira, symbole à leurs yeux d’une gauche permissive et délinquantophile, les députés LR ont proposé de supprimer la contrainte pénale, inutile, inefficace et surtout dangereuse
. Le rapporteur du projet de loi, Pascal Popelin, a balayé leur tentative : La majorité n’entend pas revenir sur des dispositions qu’elle a elle-même adoptées.
Dans le même mouvement de fidélité au quinquennat Sarkozy, et sans plus de succès, la droite a essayé de rétablir les peines planchers et d’étendre la rétention de sûreté aux actes terroristes, histoire de poser des garde-fous pour la société
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