Alexandre Liebert dresse le tableau des jours qui ont suivi les attaques du 13 Novembre par petites touches. En cinéaste, en Parisien, il s’attache à décrire une ambiance où se mêlent tentative de reconstruction et souvenir. Il pose sa caméra dans des endroits à côté desquels nous passons sans les remarquer. Des amis qui boivent des bières dans un bistrot font ressurgir l’image de l’absente. Une laverie automatique, à proximité des attentats, reprend sa fonction initiale. La banalité du lieu, soudain perturbée, fait ressentir la gravité de ce qui s’est passé. A côté, décadré du théâtre parisien des attentats, Alexandre Liebert, fixe notre regard vers un horizon chargé de nuages. Il appauvrit l’image pour que nous écoutions plus intensément les paroles des habitants de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Ceux-ci réagissent de manière désordonnée au 13 Novembre. Leurs voix portent la confusion des analyses, la prise de conscience de la raison.
Trois films courts pour éprouver : un regard qui choisit le particulier pour parler plus intensément de qui est maintenant une date de l’histoire du pays. L’Histoire est constituée d’une infinité de petites histoires
, dit Alexandre Liebert. Les Jours choisissent de présenter ce travail, proche de la tradition du cinéma direct. Il correspond à notre volonté d’exposer des vidéos qui sont les œuvres d’auteurs impliqués dans leurs réalisations et qui revendiquent une autre voix sur l’actualité.
Vendredi 20 novembre 2015. 21h20. Exactement une semaine après les attentats de Paris. On commémore, chacun à sa façon. Sarah, Marinette et Nicolas sont en terrasse, au Petit Baïona dans le XIe, à quelques mètres de l’un des théâtres du carnage. Ils distribuent des cœurs de papier et des baisers à qui veut bien les recevoir. Ce film est pour Lola, une de leurs amies, morte au Bataclan le 13 Novembre.