Aux urgences de l’hôpital Delafontaine, la grève a commencé le 6 juin. Dès notre première visite le 3 juillet, avec la photographe Claire Delfino, on en guettait les signes tangibles : une banderole devant l’entrée, des affichettes sur les portes et dans les couloirs, des bandeaux « en grève » sur les tenues des infirmières (lire l’épisode 1, « “Les Jours” se réveillent aux urgences »). Est-ce qu’elles sont payées quand même ? Et qu’est-ce que ça veut dire, la grève, dans un service où tout le monde continue à travailler ? « Continuité des soins » oblige, le mouvement perturbe assez peu la prise en charge des patients. Il reçoit toutefois un soutien unanime. Toute l’équipe espère que les conditions de travail et d’accueil s’améliorent. En revanche, elle est divisée sur les méthodes d’action. Selon la position dans l’organigramme, la sensibilité, l’affiliation syndicale, les préférences tactiques varient.
La grève, qui vise notamment à obtenir des hausses de salaires, des postes supplémentaires et un moratoire sur les fermetures de lits, est partie de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, en mars. Elle concerne quasi-exclusivement le personnel paramédical