Dans nos esprits chagrinés par le souvenir d’une épaule endolorie, qui dit vaccination dit seringue. Un vaccin, c’est forcément une piqûre dans le deltoïde, une « IM » (pour « intramusculaire »), comme disent les pros. Une injection qui permet d’introduire dans le sang le sosie inoffensif d’un microbe, afin que les sentinelles de l’immunité sachent le reconnaître et le combattre dès la première réelle intrusion (lire l’épisode 17 de Nouvelle vague, « Vaccins : questions pour une injection »). Et ça marche. Ça pique, mais ça marche. Même dans le cas du Covid-19, les vaccinés, dans l’immense majorité des cas, ne développent pas de forme grave de la maladie.
Sauf que, si l’on regarde en détail comment l’immunité naturelle se met en place face au coronavirus, la stratégie de la piqûre vaccinale actuellement utilisée ne semble pas être la meilleure. Car dans la vraie vie, le virus n’arrive pas dans le corps par le sang : il entre par le nez ou par la bouche, et colonise d’abord ce qu’on appelle les « voies respiratoires supérieures ». C’est là, dans les fosses nasales et dans le pharynx, que le virus s’installe en premier lieu. C’est donc là aussi, au niveau des muqueuses, qu’a lieu la première réaction défensive naturelle. Une réaction parfois très efficace, comme en témoignent les études menées sur les patients asymptomatiques, qui sont nombreux.