«Jamais je n’aurais pensé être encore malade quatorze mois après. J’étais tellement sûre que j’allais me remettre que je m’étais même inscrite à un trail en septembre. » La voix est volontaire et assurée, mais les mots sont douloureux. Quand, en mars 2020, Amélie, 42 ans, commence à tousser et à se sentir très fatiguée, elle ne s’inquiète pas outre-mesure. Après tout, c’est une « marathonienne qui mange du quinoa », comme elle se définit elle-même avec ironie. Elle fait confiance à son corps pour régler son compte vite fait, bien fait au coronavirus, qu’elle ne pense à l’époque vraiment dangereux que pour les personnes âgées. Même si elle a l’impression qu’un « éléphant est assis sur [s]a poitrine », elle est persuadée que c’est une question de jours. D’autant que le discours des médecins se veut rassurant. Bientôt, elle sera debout. Mais les semaines passent et Amélie ne voit pas le bout du tunnel. Pire, après un léger « mieux », deux mois après être tombée malade, une kyrielle de symptômes étranges font leur apparition. Des sensations de « brûlures cutanées », d’« engourdissement des membres », des « fourmillements partout », des « douleurs dans le dos à hurler ». En un an, la jeune femme n’a plus jamais eu de répit. « Il y a des phases où je me sens un peu moins mal. Mais je suis épuisée, essoufflée. Désormais, si je vais courir, je mets des jours à m’en remettre. »
Je dispose de plages de quarante minutes où je peux fonctionner normalement et où j’ai les idées en place. Dès que je vais au-delà et que je pioche dans ma réserve d’énergie, je ressens comme un bourdonnement intérieur. Puis des tremblements dans tout le corps, jusque dans la mâchoire.
Plus de 185 millions de cas d’infection au Covid ont été officiellement diagnostiqués dans le monde depuis le début de l’épidémie, d’après les chiffres de l’université américaine Johns Hopkins.