Ils sont descendus de leur montagne. Le temps d’une manifestation sur le parvis de la gare de Grenoble, battue par la pluie et le vent froid de ce lundi 6 novembre. Banderole jaune et capuches détrempées, une cinquantaine d’usagers de la ligne TER Grenoble-Gap interpellent les passants à coups de chants satiriques. Objectif : remettre de symboliques lettres de candidature pour le poste de chef de gare de Lus-la-Croix-Haute (Drôme) à la SNCF – qui veut le supprimer – et à la région Auvergne-Rhône-Alpes. Et bien sûr, attirer l’attention de son président Laurent Wauquiez, défenseur autoproclamé de la ruralité et des petites lignes. « Lolo ! Lolo ! », scandent-ils, avant d’ironiser sur l’omniprésence médiatique du candidat à la présidence des Républicains. « Avec vos impôts, préférez-vous payer les frais de campagne de notre président ou la rénovation de la ligne TER ? », fait mine de s’interroger Lionel Perrin, l’un des organisateurs de la manifestation. Copieuses huées garanties.
Quelques heures plus tôt, ils sont partis de la gare de Clelles, au cœur du Trièves. Pour ces villages disséminés sur les contreforts du Vercors, le lien à l’agglomération grenobloise ne tient qu’à quelques kilomètres de rails, souvent en piteux état. Ce jour-là, le train arrive avec une heure de retard. Un symptôme du sous-investissement chronique dont souffre cette ligne pourtant stratégique qui rejoint le nœud ferroviaire de Veynes, plus au sud dans les Hautes-Alpes.