En quelques clics sur Instagram, des images de papier glacé dévoilent les coulisses de la campagne de Laurent Wauquiez, favori pour l’élection à la présidence des Républicains, dont le premier tour se joue ce dimanche. Avec un côté terroir en prime : des pommes rouges et bien juteuses chez un producteur de Montauban, la cathédrale classée de Lisieux ou des paysages de bord de mer chez les ostréiculteurs de Cancale, en Ille-et-Vilaine. À y regarder de plus près, l’auteur de ces clichés n’est autre que son directeur de cabinet adjoint à la région Auvergne-Rhône-Alpes, Geoffrey Mercier, bien loin de ses pénates. De quoi faire frémir à l’hôtel de région. Les groupes d’opposition s’inquiètent d’un mélange des genres, entre la gestion de la collectivité et la carrière nationale du président de la région, Laurent Wauquiez. « Je fais ces déplacements sur mon temps privé, bénévolement », répond tout de go Geoffrey Mercier, interrogé par Les Jours.
À Lyon, le doute est semé sur l’implication des membres du cabinet dans la campagne de Laurent Wauquiez. Et sur leur nombre. Dès son arrivée à la tête de la région, en janvier 2016, le président a annoncé à cor et à cri diminuer de 10 % le nombre de collaborateurs de cabinet par rapport au maximum légal de 20 personnes, dans une optique d’économies. Mais ses fidèles débordent du simple cadre de ce cabinet, que ce soient des conseillers spéciaux dans l’exécutif ou la cellule de relations aux élus tenue par Ange Sitbon et considérée comme un cabinet bis.
Dès le début de son mandat, Laurent Wauquiez a fait signer une charte éthique à tous les élus au nom de « l’exemplarité ». Cette transparence proclamée fait aujourd’hui grincer. « À part certains, on ne les connaît pas au cab », se plaint-on en interne. Malgré notre demande, l’organigramme de ses collaborateurs ne nous sera pas communiqué… Grâce à une source interne, nous avons pu retrouver une liste dans l’intranet de membres en poste « au cab », avant l’été 2017. Outre Valérie Oudinot de Sutter, sa directrice de cabinet, Geoffrey Mercier, directeur de cabinet adjoint, Jenny Bessoud, cheffe de cabinet, et une cheffe de cabinet adjointe, apparaissent une douzaine de conseillers techniques et chargés de mission, trois secrétaires et une assistante administrative. Sans compter le service de presse et le personnel rattaché, comme les chauffeurs.
Je fais juste des journées un peu plus longues.
Avec l’élection du patron des Républicains en ligne de mire se pose la question de la double casquette.