Vendredi, le quotidien « Zaman » a été mis sous tutelle. Journalistes censurés, détenus : en Turquie, Erdogan contrôle les médias.
Son rôle dans la série.
C’est peut-être ce qui exaspère le plus Begum : « Dans ce pays, on a des fois l’impression que cela ne sert à rien d’avoir des compétences, d’être bon dans son travail. Vous avez plus de chances de trouver un travail, d’être promu ou de décrocher un marché sur vous êtes proche de l’AKP. » Dans ce pays parfois tétanisé par la montée de la dictature, où les citoyens surveillent ce qu’ils postent sur les réseaux sociaux, la jeune femme a la colère farouche. Elle a participé au mouvement de Gezi, ce qui inquiétait sa mère, et agaçait son père, nationaliste bien que non Turc d’origine – un grand classique en Turquie. « Quel que soit le sujet, avec ma sœur nous sommes quatre à la maison et quelque soit le sujet, il y a toujours quatre avis. » Ils s’engueulent des fois à table, arrivent toujours à parler cependant : « Cela peut paraître naïf mais si tout le monde arrivait à faire cela en Turquie, le pays ne serait pas coupé en deux. »
Par Olivier Bertrand