Le 27 mai 2013, des citoyens décidaient de braver Erdogan. Trois ans plus tard, l’abattement a gagné les militants.
Son rôle dans la série.
Buket Türkmen est sociologue, maître de conférence à l’université de Galatasaray. Après une thèse sur la reconstruction de l’espace public laïc par les étudiants membres des fondations islamiques et des associations kémalistes (laïques), elle a travaillé sur les jeunes islamistes, le flirt chez les jeunes musulmanes, la redéfinition de la laïcité. Elle a dirigé l’ouvrage collectif « Laïcités et religiosités : intégration ou exclusion » (L’Harmattan, 2010). Question centrale de son travail jusque-là : la laïcité est-elle capable d’assumer l’égalité et l’intégration de tous (musulmans compris) dans l’espace public ? Les événements de Gezi ont été une révélation pour elle. Issue d’une famille originaire de Macédoine, peu politisée, elle a découvert l’ampleur des violences policières et du contrôle des médias. Elle se définit aujourd’hui comme sociologue et militante, a adhéré au HDP, le Parti démocratique des peuples, créé en 2013. Son travail s’intéresse désormais à l’histoire du féminisme. Elle prépare un ouvrage sur les femmes de Gezi.
Par Olivier Bertrand
Le 27 mai 2013, des citoyens décidaient de braver Erdogan. Trois ans plus tard, l’abattement a gagné les militants.
En convertissant la Turquie au capitalisme, Erdogan s’est assuré le soutien d’une classe moyenne muselée par l’endettement.
Tiraillé entre libéralisme et laïcité, le féminisme turc est malmené par la poussée conservatrice.
En Turquie, l’islam progresse dans l’espace public, instrumentalisé par Erdogan, et les mœurs sont sous surveillance.