Vols de dépouilles et d’objets sacrés, recherches eugénistes… En Suède, le dernier peuple autochtone d’Europe court après son histoire.
Son rôle dans la série.
Ancienne enseignante, Carina Sarri a participé à la création de la première crèche sâme de Suède, à Kiruna, en 1983. Et la préservation du langage est restée l’affaire de sa vie. « Autrefois, dans le Sapmi, les gens parlaient plusieurs langues, dit-elle. La région était si riche de cultures différentes. » Mais au fil des politiques d’assimilation suédoises, les langues sâmes se sont de moins en moins transmises dans les familles.
Aujourd’hui retraitée, Carina Sarri continue de participer à des programmes de préservation des langues sâmes. Et conserve à sa manière la mémoire de ceux qui l’ont précédée. Petit musée de souvenirs intimes, son appartement à Kiruna abrite les objets de sa famille – le berceau de bois fabriqué par son grand-père à sa naissance, conçu pour être porté sur le dos d’un renne, la poupée d’enfance de sa mère, seul jouet que celle-ci ait jamais possédé – et les portraits de sa lignée.
Par Lena Bjurström
Vols de dépouilles et d’objets sacrés, recherches eugénistes… En Suède, le dernier peuple autochtone d’Europe court après son histoire.