Universitaires et réalisateurs se sont retrouvés la semaine dernière au festival de Douarnenez, consacré au cinéma turc.
Son rôle dans la série.
Engin Sustam est sociologue, issu d’une famille kurde et alevi (ce qui compte dans son parcours universitaire). Ses parents étaient originaires de la région de Dersim (en turc Tunceli), dans l’est de la Turquie, une ville où les alevis, religion qui se veut distincte de l’islam et qui est persécutée depuis longtemps en Turquie, a été victime de pogroms juste avant la Seconde Guerre mondiale. Engin a grandi à Istanbul où il a étudié la sociologie avant de faire son doctorat en 2012 à l’EHESS à Paris (thèse en cours de publication chez L’Harmattan, sous le titre « Culture subalterne kurde et arts en Turquie »). Ses recherches sur la question kurde, ainsi que ses positions politiques sur les groupes minoritaires en Turquie, lui ont valu un licenciement en 2015 de l’université Arel, où il enseignait la philosophie et la sociologie. Il a alors enseigné à temps partiel à l’université du 29 mai d’Istanbul, où son contrat n’a pas été renouvelé cet hiver, parce qu’il avait signé la pétition des Universitaires pour la Paix, mouvement dont il fait partie. Il est actuellement invité par l’université de Genève ainsi que par l’EHESS et l’ENS, trois institutions qui se mobilisent pour soutenir les universitaires menacés actuellement en Turquie. Les recherches et publications d’Engin Sustam portent sur la sociologie des arts, la culture populaire kurde en Turquie, les nouveaux mouvements sociaux et les nouvelles formes de révoltes, la violence et la contre-violence…
Par Olivier Bertrand
Universitaires et réalisateurs se sont retrouvés la semaine dernière au festival de Douarnenez, consacré au cinéma turc.
Des universitaires, réprimés par Erdogan et contraints à l’exil, témoignent ce mercredi soir à Paris.