Années 1930 ou 2020, superprofits ou pertes… Ça ne change rien : Total distribue de généreux dividendes. Et tant pis pour les investissements.
Son rôle dans la série.
Polytechnicien, Ernest Mercier (1878-1951) est l’un des hommes d’affaires les plus puissants de l’entre-deux-guerres. Proche de Georges Clemenceau et de Raymond Poincaré, il est chargé par le gouvernement français de mettre la main sur l’industrie pétrolière roumaine après la Première Guerre mondiale et prend ainsi le contrôle de la Steaua Română. En 1924, il se voit confier la présidence de la nouvelle Compagnie française des pétroles. Parallèlement, il prend la tête du groupe Messine, un syndicat informel regroupant des entreprises électriques. En 1935, Ernest Mercier est président, administrateur ou directeur d’une cinquantaine de sociétés (Alstom, Compagnie générale d’électricité, Lyonnaise des eaux…), ce qui lui vaut des attaques incessantes de la presse de gauche qui critique « les 200 familles » qui contrôlent le pays. La presse antisémite, elle, s’en prend à un homme certes protestant, mais marié en deuxièmes noces à une nièce du capitaine Dreyfus et qui est proche des Rothschild. En 1940, le régime de Vichy adopte une loi limitant le nombre de postes de président que peut occuper une seule personne et Ernest Mercier choisit de quitter la CFP. À la Libération, la nationalisation de l’électricité et la création d’EDF mettent fin à sa carrière de président de société.
Par Nicolas Cori