
Années 1930 ou 2020, superprofits ou pertes… Ça ne change rien : Total distribue de généreux dividendes. Et tant pis pour les investissements.
Son rôle dans la série.
Né en 1919, ce polytechnicien débute sa carrière au ministère de l’Industrie au sein de la Direction générale des carburants. René Granier de Lilliac rentre chez Total en 1954, quelques mois après avoir préparé un article de loi permettant aux compagnies pétrolières de diminuer leurs impôts. Il progresse ensuite régulièrement dans la hiérarchie de l’entreprise avant d’en être nommé PDG en 1971. Son mandat n’est pas de tout repos : il fait face à des revendications croissantes des pays producteurs où Total est implanté (Algérie, Irak, Iran…), qui réclament une plus grande part de la rente pétrolière, puis doit gérer l’embargo sur une partie de l’Occident décidé par l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) en 1973 et enfin les fluctuations imprévisibles des cours du brut. Il affronte à plusieurs reprises les pouvoirs publics qui renâclent à continuer à accorder autant d’avantages fiscaux aux compagnies pétrolières.
Par Nicolas Cori
Années 1930 ou 2020, superprofits ou pertes… Ça ne change rien : Total distribue de généreux dividendes. Et tant pis pour les investissements.
À la fin des années 1970, le pétrolier a été un pionnier de l’énergie solaire… avant de tout laisser tomber. Enquête dans les archives.
Les profits records annoncés ce mercredi attestent de la complaisance du fisc avec le pétrolier. Une indulgence déjà à l’œuvre en 1977…
Au cours des années 1970, le pétrolier a pu compter sur des hauts fonctionnaires très conciliants pour éviter l’impôt, en toute discrétion.
Via le ministre des Finances, la compagnie impose le « bénéfice mondial consolidé », qui fait discrètement s’évaporer l’impôt. Le coup parfait.
Prospecter et creuser pour trouver de nouveaux puits, ça coûte cher. Sauf quand on peut déduire de ses impôts ses investissements…
Dans la tourmente, l’entreprise se rend compte cette année-là qu’elle a tout intérêt à parler à l’opinion pour imposer ses (contre)vérités.