Via le ministre des Finances, la compagnie impose le « bénéfice mondial consolidé », qui fait discrètement s’évaporer l’impôt. Le coup parfait.
Son rôle dans la série.
Ingénieur des mines, Pierre Guillaumat (1909-1991) est pendant la Seconde guerre mondiale membre actif du Bureau central de renseignement et d’action, le service de renseignement et d’actions clandestines de la France libre. À la Libération, il est nommé directeur des carburants, signe de l’importance qu’accorde au pétrole le général de Gaulle. Dans les décennies suivantes, il devient l’un des principaux décideurs de la politique pétrolière et énergétique française, comme dirigeant du Bureau de recherche de pétrole (BRP) puis comme PDG du groupe Elf (de 1966 à 1977). Durant cette période, il est même administrateur de la CFP (l’ancien nom de Total), pourtant premier concurrent d’Elf. Administrateur général au Commissariat à l’énergie atomique (de 1951 à 1958), il dirige le programme qui permet à la France de se doter de l’arme nucléaire. Lors du retour au pouvoir de De Gaulle, il est nommé ministre des Armées, soutient la torture en Algérie et supervise les activités pétrolières et nucléaires au Sahara. Proche de Jacques Foccart (l’homme de la Françafrique), il utilise Elf pour mettre en place en Afrique un système de renseignement parallèle et utilise l’argent du pétrole (notamment celui d’Elf Gabon) pour financer les partis gaullistes. Il doit quitter son poste de PDG d’Elf en 1977 à cause de l’affaire des « avions renifleurs », une arnaque dont a été victime la compagnie et qui fera scandale en 1983.
Via le ministre des Finances, la compagnie impose le « bénéfice mondial consolidé », qui fait discrètement s’évaporer l’impôt. Le coup parfait.
Prospecter et creuser pour trouver de nouveaux puits, ça coûte cher. Sauf quand on peut déduire de ses impôts ses investissements…