Dès 1998, un comité européen a tenté de lutter contre l’évasion fiscale au sein de l’UE. Un effort freiné par le Luxembourg.
Son rôle dans la série.
Après Gaston Thorn et Jacques Santer, Jean-Claude Juncker est le troisième Luxembourgeois à présider la Commission européenne. Un signe de l’engagement européen du Grand-Duché et de sa capacité à présenter des candidats pouvant faire consensus parmi les « grands » pays. Juncker doit cette nomination à son pragmatisme et sa très bonne connaissance des institutions européennes. Premier ministre du Luxembourg de 1995 à 2013 (en même temps que ministre des Finances), il a été un artisan du traité de Maastricht et a longtemps présidé l’Eurogroupe (la réunion informelle des ministres des Finances européens). Présentant un visage affable en public (l’homme est blagueur et réputé à Bruxelles pour ses excès alcoolisés), le chrétien-social Juncker est un expert des négociations en coulisse : à Bruxelles, c’est lui qui réussit bien souvent à concilier les intérêts divergents de l’Allemagne et de la France ; au Luxembourg, il a dirigé des coalitions avec les socialistes. Mis en cause par l’affaire LuxLeaks, il a su rebondir en promettant de pousser la transparence fiscale en Europe.
Par Nicolas Cori