Fourre-tout, enfermant, voire stigmatisant, le terme vit ses dernières heures. Mais changer un mot résoudra-t-il tous les problèmes ?
Son rôle dans la série.
Julien Kertudo a perdu la vue tard, alors qu’il avait déjà un métier dans les instruments de musique. Il a dû se reconvertir et est tombé par hasard sur un filon inexploité : la distribution des disques autoproduits. Quand il a lancé Musicast au début des années 2000, ce sont les rappeurs, négligés par les grandes maisons de disques, qui étaient les plus actifs et qui ont trouvé en Julien Kertudo, son calme et son sens de l’organisation, un sauveur. Pas de contrat compliqué, pas d’arnaque, Musicast a signé comme cela toute une génération (Lacrim, Jul, PNL) et s’est retrouvé assis sur un pactole qui a attiré les appétits. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Vendu à Believe, le premier distributeur numérique d’Europe, Musicast a fini par être vidé de sa sève, intégré au chausse-pied dans une stratégie qui ne plaisait pas à Julien Kertudo. En 2018, il a donc quitté la maison qu’il a portée pendant presque vingt ans.
Par Sophian Fanen
Fourre-tout, enfermant, voire stigmatisant, le terme vit ses dernières heures. Mais changer un mot résoudra-t-il tous les problèmes ?
Artistes et salariés racisés s’organisent pour prendre la place qui leur revient dans une industrie qui les écarte du pouvoir.