Réfugiés temporaires. À Gaziantep, où vivent 325 000 Syriens, beaucoup d’enfants travaillent pour un salaire de misère.
Son rôle dans la série.
Khider voulait être avocat. Chez lui à Alep, en Syrie, il avait terminé ses études de droit, s’apprêtait en 2015 à commencer les deux ans de stage obligatoire. Sa famille soutenait depuis le début la révolution, sans que lui soit très impliqué. Et puis leur maison a été détruite dans un bombardement. Il a fui vers Gaziantep, en Turquie, à 140 kilomètres d’Alep. Il y vit avec sa femme et son plus jeune frère. Les deux autres restent prisonniers du régime. L’un était soldat et il a essayé, avec des copains, de déserter ; l’autre livrait des médicaments en zone libre, il a été arrêté et accusé de trafic en faveur des forces libres. À Gaziantep, Khider a eu une petite fille et ouvert un atelier de couture. Il travaille pour des grossistes syriens installés en Turquie ou en Irak, en tirant ses coûts au plus bas, dans un local situé dans une cave, et en faisant travailler des enfants.
Par Olivier Bertrand